Deux ans décisifs pour MUSCO

pour mener à bien les projets développés et pérenniser les efforts de collaboration

Si la révision du plan stratégique a démontré que l’Initiative est perçue de manière très positive de la part des collaborateur(trice)s, il reste encore un bout de chemin à faire : MUSCO se situe à un tournant et une nouvelle étape s’apprête à être franchie. Les membres du Bureau de l’Initiative, Isabelle Demers, Présidente-directrice générale adjointe, CHU Sainte-Justine, Jacques Boissonneault, Directeur général, Hôpitaux Shriners pour enfants — Canada et Cindy McCartney, directrice associée des soins infirmiers pour l’Hôpital de Montréal pour enfants et la mission Santé des femmes du CUSM ont répondu aux questions suivantes à l’aube des deux dernières années de l’Initiative :

Quels sont les apprentissages de l’exercice de révision du plan stratégique ? 

C’est en réunissant des collaborateur(trice)s aux profils divers dans des séances de remue-méninge et en les accompagnant dans la réflexion sur le positionnement et la vision stratégique qu’ont émergés des constats importants. Parmi ceux-ci : l’Initiative est avant tout dirigée vers les professionnel(le)s dont l’expertise et le travail sur le terrain permettent la prise en charge des enfants nécessitant des soins complexes – et non directement avec des actions menées auprès des familles. Un recalibrage important qui, sans dévier de l’impact que l’Initiative peut ultimement avoir auprès des familles,  s’est façonné avec le temps et l’expérience.

Ce qui m’a le plus marquée c’est que parmi les participant(e)s à cette révision stratégique, nous partagions tous les mêmes constats. Les problématiques qui étaient mentionnées se rejoignaient, nous constations tous et toutes la même chose. Pour moi c’est un vrai travail fédérateur quand  il y a une convergence des opinions. 

Isabelle Demers

D’ailleurs, selon Jacques, « Une révision de plan stratégique permet de prendre du recul, de voir ce qui a été fait dans les cinq dernières années et de mieux s’ajuster pour la suite avec l’expérience terrain et le vécu accumulé ». Pour lui, la réflexion a été particulièrement stimulante parce qu’elle a été faite collectivement :  « C’est la beauté de la science et de la recherche, le côté empirique nous fait avancer. Notre nouvel élan pour MUSCO est basé sur des données empiriques et cela nous donne une précision plus fine pour l’avenir », insiste-t-il.

Somme toute, un exercice encourageant qui a permis de mettre en valeur la position centrale de l’Initiative dans les établissements partenaires. La culture collaborative, son mode de gestion par comité et ses pratiques de coopération en font sa force.

L’établissement d’un accès opportun aux soins pour nos patient(e)s exige quatre choses : l’attention, la communication, le travail d’équipe et la collaboration entre toutes les équipes de soins concernées. MUSCO encourage ces compétences pour garantir un accès et des soins optimaux.

Cindy McCartney

Quelles sont les priorités pour les deux années à venir ?

« Nous devons veiller à ce que les patients et leur famille restent au cœur de toutes nos décisions et participent en tant que partenaires clés à la prise de décision », insiste Cindy, « C’est ainsi que nous pourrons optimiser l’accès individualisé aux soins grâce à une collaboration fructueuse de l’ensemble de l’équipe de soins au niveau local et interinstitutionnel. »

En effet, impliquer les patient(e)s et leur famille comme partenaire était un des éléments-clé à l’origine de l’Initiative. L’objectif était d’aller chercher davantage d’apprentissages en mettant autour de la table le personnel soignant et les familles. Un réflexe nouveau pour plusieurs, cela a demandé un certain courage et une humilité de part et d’autre de s’ouvrir à cette démarche de partenariat. Mais au final, l’inclusion des patient(e)s dans les réflexions de démarrage de projet et de leur savoir expérientiel dans les moments de concertation et ceux de prises de décision s’est avérée fructueuse. Selon les membres du bureau de l’Initiative, MUSCO a grandement contribué à ce que les familles soient entendues et que leurs besoins soient pris en compte. Somme toute, les familles sont essentielles pour l’amélioration des soins et des services et une démonstration que la collaboration est possible et nécessaire.  Ce qui est certain, c’est qu’aucun des membres du bureau de l’Initiative ne souhaite que les efforts de collaboration déployés jusqu’ici l’aient été en vain.

La révision stratégique peut presque être vue comme un nouveau départ, c’est très excitant de voir la suite ! Les deux dernières années sont l’occasion rêvée pour formaliser l’approche et laisser des traces. D’ailleurs, on pourrait imaginer que d’autres domaines en santé bénéficient de l’approche MUSCO, tels que le service de cardiologie, le continuum de services en soins complexes… somme toute, MUSCO est transférable et c’est ainsi qu’il faudrait présenter l’Initiative aux instances ministérielles en vue d’une pérennisation. 

Jacques Boissonneault

Assurer la pérennité de MUSCO est certainement une préoccupation pour les collaborateur(trice)s qui y contribuent. Les membres du Bureau de l’Initiative sont d’ailleurs d’avis que la révision du plan stratégique a permis de nommer les choses les plus importantes : continuer de travailler en collaboration avec les patient(e)s, quantifier et communiquer. « Nous sommes face à l’urgence de pérenniser, de maintenir les apprentissages et réussites que MUSCO nous a léguées jusqu’à présent », mentionne Isabelle « Il s’agira à présent de voir si tout le monde partage le même niveau d’urgence, car les délais sont courts. »

En effet, la pérennisation devra être l’affaire de toutes et de tous. Cela ne pourra pas se faire sans le soutien de toutes celles et ceux impliqué(e)s, pour donner une chance à ce qui a été mené jusqu’ici de perdurer dans le temps. 

La responsabilité de l’avenir de MUSCO sera collective et l’engagement de toutes et de tous déterminera son succès.